LA VACCINATION

conter les HPV

La vaccination prophylactique contre les HPV est une stratégie très efficace de prévention des infections par ces virus et des lésions associées. Trois vaccins prophylactiques contre les HPV sont actuellement disponibles : Cervarix® (GSK) qui cible les HPV16 et 18, Gardasil® (MSD) qui cible les HPV16 et 18 ainsi que 2 HPV bas risque, les HPV6 et 11, et Gardasil 9 (disponible depuis septembre 2018) qui cible les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58.

Ces vaccins sont composés de protéines virales L1 produites in vitro (c’est-à-dire produites en laboratoire) et qui s’assemblent spontanément en capsides virales vides, non infectieuses et non oncogènes appelées pseudoparticules virales ou VLP (virus-like particles). Ces vaccins stimulent la production d’anticorps dirigés contre la protéine de capside L1 des HPV. Chez les personnes vaccinées, ces anticorps empêchent l’infection par les HPV ciblés.

En France, la vaccination a été initialement recommandée pour les adolescentes entre 11 et 14 ans révolus, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans révolus. Cette vaccination avait pour but de prévenir les lésions du col de l’utérus, de la vulve, du vagin et de l’anus. En 2019, la Haute Autorité de Santé a recommandé d’étendre la vaccination contre les HPV à tous les adolescents, garçons et filles (https://www.has-sante.fr/jcms/p_3135747/fr/la-has-recommande-de-vacciner-aussi-les-garcons-contre-les-papillomavirus). En effet les HPV sont aussi responsables de lésions chez les garçons au niveau du pénis, de l’anus et de la gorge. Depuis le 1er avril 2020, la vaccination de tous les adolescents de 11 à 14 ans est inscrite au calendrier vaccinal (https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/preserver-sa-sante/vaccination/calendrier-vaccinal). Le rattrapage est possible jusqu’à 19 ans révolus. La recommandation concernant les garçons ne sera applicable qu’à partir de 2021, car il existe actuellement des tensions d’approvisionnement sur le vaccin contre les HPV.

Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) constituent une population particulièrement à risque pour les lésions pré-cancéreuses de l’anus, les cancers de l’anus et les condylomes associés aux HPV. Dans cette population, la vaccination est donc recommandée en rattrapage jusqu’à l’âge de 26 ans.

La vaccination des jeunes filles contre les HPV ne les dispense pas de participer, à partir de 25 ans, au programme organisé du dépistage du cancer du col de l’utérus (Page dédiée sur le site de l’INCa). (Voir aussi la page dépistage de l’onglet prévention.)

Liens utiles :

 Calendrier vaccinal du Ministère des Solidarités et de la Santé

• Questions-Réponses sur le site de l’Institut national du cancer « Vaccination contre les HPV et cancers » avec ce lien

• Concertation citoyenne sur la vaccination avec le lien

• Le site vaccination-info-service.fr 

 Fiche repère de l’Institut National du Cancer

•  Rapport du HCSP sur la place du Gardasil 9® dans la prévention des infections à HPV

• Le site Infovac

 

Page mise à jour en avril 2020

1. EFFICACITÉ ET IMPACT DES VACCINATIONS HPV

Information sur l’efficacité et l’impact des vaccinations contre les infections à HPV à partir des données « en vie réelle »

L’Institut National du Cancer et Santé Publique France constatent la circulation d’informations, rapportées dans certains articles de blogs et dans la presse, qui remettent en cause la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV) et souhaitent, dans ce contexte, apporter un éclairage sur les données disponibles 10 ans après la mise en place de cette vaccination dans plus de 70 pays.

Le texte intégral est disponible en cliquant sur la miniature, et vous trouverez ci-dessous une synthèse du décryptage de ces informations :

1. Les données en vie réelle valident l’efficacité du vaccin

Les vaccins contre les HPV ont démontré leur efficacité en vie réelle et leur impact sur la prévalence des infections HPV et les lésions précancéreuses du col de l’utérus (Australie, Suède, Ecosse, Etats-Unis, Belgique, Allemagne, Nouvelle-Zélande, Danemark, Canada). Il n’y a pas à ce jour de données montrant un remplacement des génotypes vaccinaux par des génotypes non vaccinaux suite à l’introduction des vaccins contre les infections à HPV.

2. Il est trop tôt pour observer l’efficacité des vaccins contre les infections à HPV sur l’incidence du cancer du col de l’utérus d’après les données des registres

L’impact de la vaccination sur les cancers du col de l’utérus ne peut commencer à être visible que plus de 10 ans après l’introduction des vaccins en raison du délai long entre l’infection par les HPV oncogènes et la survenue d’un cancer (le plus souvent entre 10 et 30 ans).

Les jeunes filles vaccinées à 12-13 ans en 2007 (tranche d’âge optimale pour la vaccination puisque les jeunes filles ont très peu de chances d’avoir été en contact avec le virus HPV) ont eu 19-20 ans en 2014. Les données d’incidence du cancer du col de l’utérus sont disponibles jusqu’en 2012 ou 2015 (via Global Cancer Observatory et Nordcan respectivement) et il est donc trop tôt pour observer un impact de la vaccination contre les HPV sur les cancers du col de l’utérus chez les 20-24 ans. L’impact sera visible lorsque les premières cohortes de jeunes filles vaccinées à la préadolescence atteindront l’âge de l’entrée dans le dépistage du cancer du col de l’utérus (i.e. entre 2020 et 2025 dans les pays ayant introduit la vaccination chez les adolescentes en 2007).

Les données d’incidence du cancer du col de l’utérus chez les femmes âgées de 25-29 ans en 2014 concernent, selon les pays, des femmes non vaccinées ou des femmes vaccinées « en rattrapage », soit après 14 ans, âge pour lequel l’efficacité attendue du vaccin est moindre en raison de la possibilité pour ces jeunes filles d’avoir déjà été en contact avec le virus HPV avant la vaccination.

3. Une augmentation de l’incidence des cancers du col de l’utérus chez les femmes âgées de 25 à 49 ans dans certains pays est observée mais sans rapport avec la vaccination contre les HPV

Dans certains pays, les données d’incidence montrent une augmentation de l’incidence du cancer du col de l’utérus chez les femmes âgées de 25 à 49 ans et ce dès le début des années 2000, c’est-à-dire antérieurement à l’introduction des vaccins HPV arrivés sur le marché à partir de 2006/2007. Ces femmes n’ont pas été concernées par la vaccination HPV.
Les raisons de ces évolutions sont à investiguer en fonction du contexte de chaque pays car les causes de l’évolution de l’incidence du cancer du col de l’utérus peuvent être multiples, par exemple : évolution du taux de participation et des modalités de dépistage du cancer du col de l’utérus, évolution des comportements sexuels (âge des premiers rapports sexuels, nombre de partenaires, type de pratique sexuelle) avec pour conséquence une augmentation de l’exposition aux HPV.

2. Nouvelles recommandations pour la prévention des cancers liés aux hpv

Les recommandations « Papillomavirus : vers de nouvelles stratégies pour le dépistage et la prévention vaccinale » adoptées lors du Conseil d’Administration de l’Académie nationale de Pharmacie du 12 février 2019, sont disponibles ici.

3. LE VACCIN GARDASIL 9® EST DISPONIBLE EN FRANCE

Le vaccin Gardasil 9® est inscrit sur les listes des spécialités remboursables et agréées à l’usage des collectivités (publication au Journal Officiel le 03/08/2018). Ce vaccin protège contre 5 génotypes d’HPV à haut risque supplémentaires (HPV31, 33, 45, 52, 58) par rapport au premier vaccin Gardasil 4® (HPV6, 11, 16, 18).

Les recommandations pour la vaccination sont les suivantes :

  • les filles âgées de 11 à 14 ans révolus avec un schéma à deux doses ; les filles âgées de 15 à 19 ans révolus avec un schéma à trois doses,
  • les hommes ayant des rapports avec les hommes jusqu’à l’âge de 26 ans avec un schéma à trois doses,
  • les personnes immunodéprimées.

Le vaccin est disponible en officine depuis début septembre 2018.

Pour plus de renseignements sur le Gardasil 9® et sa place dans la prévention des infections à HPV, vous pouvez trouver ici le rapport du Haut Conseil en Santé Publique.

4. EFFICACITÉ DE LA VACCINATION HPV: MÉTA-ANALYSE

Une méta-analyse sur l’efficacité de la vaccination HPV sur la prévention des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus, a été publiée chez Cochrane.

Arbyn M, Xu L, Simoens C, Martin-Hirsch PPL; Prophylactic vaccination against human papillomaviruses to prevent cervical cancer and its precursors.Cochrane Database of Systematic Reviews 2018, Issue 5. Art. No.: CD009069. DOI: 10.1002/14651858.CD009069.pub3.

La publication en pdf est disponible ici.

5. AUGMENTATION DU TAUX DE VACCINATION CONTRE L’HPV CHEZ LES ADOLESCENTES AUX USA.

Le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) a publié des résultats encourageants sur la vaccination aux Etats Unis : le nombre d’adolescent(-e)s vaccinés contre l’HPV est en augmentation. Avec un pourcentage de 60% en 2016, c’est 4% de plus qu’en 2015. Le CDC recommande, pour les Etats Unis, deux doses de vaccins HPV pour les enfants de 11 à 14 ans, et de trois doses pour les jeunes adultes de 15 à 26 ans. La vaccination doit se faire idéalement avant les premiers rapports sexuels mais le CDC la recommande également pour les jeunes adultes déjà sexuellement actifs. Depuis 2011, les garçons ont également la possibilité de se faire vacciner.

En France, le taux de vaccination est insuffisant : seulement 14% de jeunes filles de 16 ans ont reçu un schéma vaccinal complet en 2015 mais nous pouvons espérer que, comme aux Etats Unis, il augmente dans les années à venir. Liens :

https://mobile.nytimes.com/2017/09/22/health/hpv-vaccine-teenagers.html?smtyp=cur&_r=0&referer=

https://www.cdc.gov/mmwr/volumes/66/wr/mm6633a2.htm?s_cid=mm6633a2_w

https://www.nytimes.com/2016/10/20/health/children-14-or-under-need-fewer-hpv-vaccine-doses.html?mcubz=0

http://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Facteurs-de-risque-et-de-protection/Agents-infectieux/Prevenir-le-cancer-du-col-de-l-uterus

6. LE GARDASIL 9® EST AUSSI EFFICACE QUE LE GARDASIL 4®

Le journal Lancet a publié les résultats d’une étude comparative entre le Gardasil 4® et le Gardasil 9® (Huh, Lancet 2017). L’étude porte sur le suivi de 14 215 jeunes femmes de 16 à 26 ans vaccinées avec le Gardasil 4® ou le Gardasil 9® (3 injections sur une période de 6 mois). Les résultats démontrent que le Gardasil 9® est aussi efficace que le Gardasil 4® contre les infections et les lésions précancéreuses et cancéreuses de la vulve, du vagin et du col de l’utérus liées aux 4 types d’HPV communs aux deux vaccins (HPV 6, 11, 16, 18) et que son efficacité contre les infections et les lésions associées aux 5 autres types d’HPV (HPV 31, 33, 45, 52 et 58) est supérieure à 95%.

7. CANCER DU COL DE L’UTÉRUS : UNE MEILLEURE COUVERTURE VACCINALE ET UN DÉPISTAGE RENFORCÉ RESTENT LA PRIORITÉ

La Haute Autorité de Santé a publié le 11 octobre 2017 sur son site internet, le communiqué suivant, sur le dépistage du cancer du col et la vaccination contre l’HPV.

 

Cancer du col de l’utérus : une meilleure couverture vaccinale et un dépistage renforcé restent la priorité

Chaque année en France, on compte environ 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus et plus de 1 000 décès. C’est l’un des seuls cancers dont le taux de survie à 5 ans est en diminution. Dans 90% des cas, il est dû à une infection persistante causée par un ou plusieurs papillomavirus humains (HPV), qui se transmettent sexuellement. Il existe des vaccins, mais la population est trop peu vaccinée. Et une partie des femmes ne se fait pas dépister assez régulièrement. Dans ce contexte, la HAS a évalué un nouveau vaccin anti-HPV, Gardasil 9. Si elle le propose aujourd’hui au remboursement, elle préconise aussi que la dépense publique soit prioritairement consacrée à renforcer la couverture vaccinale et le recours au dépistage.

 

L’infection au papillomavirus (HPV) est responsable chaque année d’environ 3 000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus, 500 cancers de la vulve, 300 cancers du vagin et 1 100 cancers de l’anus. Depuis plus de 10 ans des vaccins anti-HPV sont disponibles. Pour le cancer du col de l’utérus, un dépistage est recommandé.

C’est dans ce cadre que la HAS a évalué un nouveau vaccin anti-HPV, Gardasil 9, en vue d’éclairer les pouvoirs publics sur le bien-fondé de son remboursement et pour la fixation de son prix.

Une priorité de santé publique : vacciner et dépister

La stratégie de prévention des cancers liés à l’HPV repose :

  • sur la vaccination chez les filles de 11 à 14 ans avec un rattrapage jusqu’à 19 ans révolus, chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes jusqu’à 26 ans et chez les personnes immunodéprimées jusqu’à 19 ans ;
  • et pour le cancer du col de l’utérus, sur un frottis de dépistage tous les trois ans chez les femmes âgées de 25 à 65 ans, qu’elles soient vaccinées ou non.

Toutefois à ce jour, en France, la prévention des infections à HPV est insuffisante. Le taux de couverture vaccinale est l’un d’un des plus bas en Europe : moins de 20% de la population cible est vaccinée alors que le Plan Cancer 2014-2019 fixe un objectif de 60%. Concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus, on sait qu’à ce jour près d’une femme sur deux ne se fait pas dépister assez régulièrement, raison pour laquelle une organisation du dépistage va être mise en œuvre par l’Institut national du cancer (INCa) en 2018.

Gardasil 9 un vaccin efficace mais qui n’aura qu’un impact supplémentaire faible en vie réelle

Actuellement, deux vaccins sont disponibles et remboursés dans le cadre de la vaccination contre le HPV : Cervarix et Gardasil. Le vaccin Gardasil 9 aujourd’hui évalué par la HAS protège contre 5 génotypes supplémentaires par rapport à Gardasil, lui conférant ainsi une protection contre 90% des cancers du col de l’utérus liés au HPV. La HAS reconnaît son efficacité importante et sa bonne tolérance, proche de celle de Gardasil. Elle le propose donc au remboursement en lui attribuant un service médical rendu important.

Dans son évaluation du progrès représenté par Gardasil 9 par rapport à Gardasil, la HAS constate que les génotypes 16 et 18, responsables des cancers du col de l’utérus les plus graves et les plus nombreux, sont déjà couverts par Gardasil. En conséquence, Gardasil 9 n’aura qu’un impact supplémentaire faible en vie réelle, la HAS lui a ainsi attribué une amélioration de service médical rendu 5.

Allouer prioritairement les moyens à l’augmentation de la couverture vaccinale et à l’organisation du dépistage

L’impact supplémentaire attendu de Gardasil 9 étant faible sur l’ensemble de la population, il ne peut justifier d’un prix supérieur à Gardasil. Si la collectivité veut investir dans la lutte contre le cancer du col de l’utérus, l’enjeu se situe aujourd’hui clairement dans le renforcement de la couverture vaccinale et du recours au dépistage.

La HAS recommande en particulier une information large et argumentée auprès des professionnels de santé et du public sur les maladies à HPV, les vaccins, leur efficacité et leurs effets indésirables. Elle recommande également le développement d’interventions facilitant la vaccination, notamment auprès des populations les moins favorisées au sein desquelles le recours à la vaccination et au dépistage est moins fréquent.

8. CAMPAGNE STOP HPV EN ISÈRE

STOP
HPV!

Le département de l’Isère lance une campagne de prévention contre le cancer du col de l’utérus et le papillomavirus.

Cette campagne, munie d’un site internet (www.stophpv.fr) et de vidéos, rappelle l’efficacité du vaccin pour lutter contre les HPV et répond aux questions : à qui s’adresse ce vaccin, pourquoi se protéger, où se faire vacciner.

Ci-dessous, voici quelques unes de ses vidéos :

 

Pour plus de vidéos et d’informations, visitez le site http://www.stophpv.fr/